Making-of
des interviews françaises de danny boyle à propos de
la plage
Q: Comment
en êtes-vous venu à ce film, et pourquoi avez-vous pensé
que ce livre ferait un bon film ?
Danny Boyle: Un type m'en avait parlé,
et je n'avais pas réalisé qu'il m'en parlait comme Daffy
à Richard au début du film. Il dit qu'il y a une plage,
que c'est parfait et caché, et qu'il y a une communauté
qui vit en parfaite harmonie avec la nature. Et j'ai pensé
que c'était une bonne idée film. Je suis sorti acheter
le livre. Je l'ai adoré du début à la fin. On
m'avait dit que la fin ressemblait à Lord of the Flies . Je
ne pense pas que c'est vrai, parce que ce que j'avais aimé
dans le livre, c'était qu'il ne ressemblait pas à Lord
of the Flies !
Q: Inévitablement,
votre film va être comparé à Lord of the Flies,
ne pensez-vous pas ?
DB: Tout le monde pourrait dire ça,
mais ce qui est le plus important c'est que les personnages ont construit
une société très sophistiquée et que c'est
leur choix. Ils ne sont pas arrivés là par hasard. A
un certain niveau, ils pensent qu'ils ont rejeté les problèmes
du monde dans leur situation. Ils pensent avoir trouvé une
nouvelle sorte de paradis.
Q: Et à
la tête de tout ça, vous avez choisi Léo comme
star du film. Comment cela s'est-il passé ?
DB: Nous avons acheté les droits du
livre, mais personne ne le savait. Nous avons été chanceux,
parce que si nous les avions achetés un an plus tard, ça
aurait été très cher, car ça a été
un grand succès en Angleterre. On a adapté le scénario
et été en Thaïlande, repérer pour estimer
le coût du film, alors quand nous sommes arrivés aux
studios, nous savions exactement ce que ça allait coûter.
Nous avions le script à leur montrer, les photos et tout le
reste. Ils ont été très intéressés
Alors nous avons proposé Léo pour ça.
Q: C'est
le premier film que vous faites où il n'y a pas Ewan McGregor.
Lui avez-vous proposé de jouer un rôle et il a refusé
?
DB: Non, pas vraiment. Nous avons décidé
de faire du personnage un américain, alors nous avons choisi
Léo, qui lui aussi est américain. Léo et son
personnages sont très proches. Ils ont la même allure
de jeunes hommes, ils sont très habiles; c'est important, car
cela demandait beaucoup d'effort.
Q: Comment
avez-vous dit à Ewan que vous n'auriez pas besoin de lui pour
" La plage " ?
DB: Je l'ai rencontré et expliqué
que nous allions faire un personnage américain. Il était
désolé et un peu déçu je pense. Parce
que c'est dur pour un acteur ... c'est un rejet pour eux. Mais ce
n'était pas contre lui. Nous avions juste décidé
de faire un personnage américain.
Q: Mais dans
le livre, c'est un personnage anglais ?
DB: C'est un personnage tellement anglais dans
le livre. Il est très indépendant et il ne dit pas ce
qu'il sent. Et la première chose que nous avons décidée,
pour être honnête, était que nous allions enlever
ça. Et j'ai toujours maintenu que c'était une bonne
idée. Les autres choses viennent comme ça, et font partie
du caractère de Richard. Il est plus agressif par exemple.
Dans le livre, Richard est plus " pacifique ". Il est plus
aventurier dans le film, il dit " je cherche quelque chose, je
m'en fous si c'est dangereux "
Q: Quand
Di Caprio a signé pour le film, avez-vous changé quelque
chose dans le scénario pour lui ?
DB: Il n'est pas vraiment comme ça.
Tout ce qu'il voulait, c'était ne pas refaire " Titanic
". Il voulait faire un film intéressant et difficile.
Il a un bon instinct.
Q: Qu'est
ce qu'il s'est passé avec Di Caprio en Thaïlande ? Avez-vous
eu a faire à des fans, à des paparazzi ?
DB: Il y avait un peu de ça, mais nous
étions dans des endroits peu connus de la Thaïlande, ce
n'était pas comme être en plein centre. Mais les thaïlandais
sont gentils. Léo est très populaire en Thaïlande,
plus qu'en Amérique. Et c' était absolument incroyable,
on pouvait rencontrer mes femmes de la moitié de la ville,
ou de n'importe ou d'ailleurs, pas une ne parlait anglais, mais elles
connaissaient toutes le nom de Jack Dawson. Vous réalisez qu'un
film a fait le tour du monde, c'est effrayant !
Q: Regrette-
vous d'avoir été en Thaïlande après tous
les problèmes que vous avez eu avec les écologistes
qui vous ont accusé d'avoir détruit la plage sur laquelle
vous tourniez ?
DB: Il y a un gros problème avec l'environnement
en Thaïlande, mais ça n'est pas en rapport avec ce que
nous avons fait sur la plage. On a fait quelques arrangements, importé
des palmiers. Certains d'entre nous sont membres de Greenpeace, alors
nous n'avons pas été idiots, et détruit l'endroit..
Mais un tournage cause des dégâts, qu'importe où
il se passe. Mais nous avons tout réparé après
le tournage. Les écologistes ont fait appel au gouvernement.
Mais quand tu fais un film, tu demandes l'autorisation au gouvernement,
il ne peut pas y avoir de groupes de protestants, même s'ils
trouvent que ce n'est pas juste.
Q : Alors
vous n'avez pas détruit la plage ?
DB: On n'a pas fini de rire, non, on a pas
détruit la plage.
Q: "
La Plage " est quand même plus qu'un peu influencé
par " Apocalypse Now "...
DB: C'est mon film préféré.
Je le défends devant n'importe quel autre film. Pour moi, c'est
le meilleur film qui n'est jamais été fait. Les gens
ne l'admettent pas, mais je regarde des film et pense " C'est
tiré d'un autre film ". Vous devez être honnête
avec ça. C'est une machine à laver qui recycle tout,
et le recrache. Voilà où nous en sommes avec la culture
moderne. Il y a très peu de choses nouvelles. Il y a un très
bon livre de Cameron Crowe sur Billy Wilder, qui a admit qu'une partie
de son livre était inspiré d'un film allemand de 1925.
Je veux dire, c'est juste " inspiré de ". L'obsession
de Richard avec le Vietnam est une idée très intéressante
dans la situation ou nous sommes en ce moment. Ces jeux tirés
de films, en volume de ventes, sont phénoménaux. Les
jeunes qui jouent à la Playstation 2 disent que c'est vraiment,
vraiment effrayant, parce que c'est si réel ! ça vient
cette année, et ça va tout changer. C'était très
intéressant de regarder Toys Story 2. Les scènes sont
tellement réelles. On aura des acteurs virtuels très,
très, très bientôt. Si vous avez des bons scénaristes,
comme dans Toys Story, vous pouvez toucher des gens.
Q: N'avez-vous
pas trop mis en avant Léo ?
BD: C'est comme ça dans le monde des
films. J'approuve totalement. Mais j'aime les acteurs. Ce que nous
avons essayé de faire dans le film, c'est de valoriser les
acteurs, pas seulement Léo. Même les acteurs qui étaient
là juste pour un jour, on a essayé de leur faire ressentir
ce qu'ils sont dans le film.